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New York dans l’objectif de la Havraise, Mathilde Delahaye

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Mathilde Delahaye s'est intéressée au littoral new-yorkais, posant un nouveau regard sur Big Apple. ©Mathilde Delahaye.
Mathilde Delahaye s'est intéressée au littoral new-yorkais, posant un nouveau regard sur Big Apple. ©Mathilde Delahaye.

Depuis 2011, la Ville du Havre et l’Institut français s’associent pour tisser des regards croisés entre Le Havre et New York via des résidences artistiques. Le projet, mené en collaboration avec Triangle Art Association et les services culturels de l’Ambassade de France à New York, a permis, depuis son lancement, à huit artistes de bénéficier de ce programme de soutien à la création. Chaque année, deux artistes havrais et deux artistes new-yorkais jouissent de la mise à disposition d’un atelier et d’un hébergement pendant 3 mois, d’une allocation forfaitaire et du transport aller-retour vers le lieu d’accueil.

Du Havre à New York : un océan de culture à traverser

Ce programme est l’occasion pour les plasticiens d’une immersion totale dans le pays d’accueil. Chacun des projets réalisés sur place doit réfléchir sur les liens entre les deux villes et ainsi proposer un regard et une ouverture sur des spécificités, ou des ressemblances, identifiées de part et d’autre de l’Atlantique. Côté new-yorkais, Dana Levy, Karlis Rekevics, Cynthia Roberts et Gabriela Vainsencher, Stephanie Berk et Nora Herting (les deux lauréates 2014, dont les œuvres ont été exposées au MuMa, les 7 et 8 décembre 2013) ont pu venir travailler au Havre et y rencontrer le tissu artistique local. Côté havrais, Sabine Meier, Mathilde Delahaye, Vincent Lemaire, Laura Parette ont bénéficié de cet échange. Les derniers lauréats, Laura Perez-Garcia et Arnaud Jammet viennent tout juste de rentrer. Sabine Meier exposera son travail, au MuMa, de novembre 2014 à janvier 2015. Mathilde Delahaye, photographe et graphiste free-lance, ayant bénéficié de ce programme, expose, au THV, du 18 janvier au 1er février 2014, les photos réalisées dans le cadre de sa résidence. Son objectif révèle un New York au littoral déserté.

La baie de New York : un lieu urbanisé

En octobre 2011, Mathilde Delahaye s’envolait de nouveau pour New York. Lors d’un séjour préalable, la jeune photographe, ancienne élève de l’école des Beaux-Arts du Havre et de Toulouse, avait déjà pris le pouls de Big Apple.

Lors de mon premier séjour, j’avais réalisé un travail photographique sur la ville. Particulièrement attachée au film Manhattan de Woody Allen (1979), j’avais réalisé un travail photographique, consistant à reprendre en photo les 60 plans fixes du début du film de Woody Allen. C’était en 2009 et ce projet m’a permis de prendre le pouls de la ville.

Découvrir le début de Manhattan de Woody Allen, ici :

Cliquez ici pour voir la vidéo embarqué

Cette série est présentée, dans le carré du THV, aux côtés de la nouvelle, Walking On the Edge, réalisée en 2011, dans le cadre de l’échange :

Pour ce projet, il s’agissait de trouver un point d’accroche, un élément commun au Havre et à New York. De suite, l’eau s’est imposée. J’ai choisi d’aller photographier le littoral new-yorkais et de le comparer au nôtre. Grande a été ma surprise car le bord de mer n’est pas du tout prisé, comme chez nous. Ce qui domine, c’est, là encore, l’urbain, les parkings et les constructions.

Un autre New York

Pour réaliser ce projet, Mathilde Delahaye envisageait de partir à la rencontre des gens pour recueillir leurs témoignages et interroger leur rapport à cette façade maritime, mais le travail n’a pas été aisé : « Les gens se sont révélés difficilement accessibles. En bord de mer, contrairement à chez nous, les gens ne sont pas là pour se promener. Comme à Central Park, on les croise faisant du jogging ou se rendant au travail. C’est un lieu de passage, simplement, mais pas un lieu de contemplation. » C’est une sélection de ces clichés que présente Mathilde Delahaye, en contrepoint de sa série Manhattan, un tout autre regard sur la ville :

J’ai été surprise par le rapport des habitants à l’eau, un élément complètement oublié. Puis, ce qui m’a marquée et dont attestent mes photos, c’est l’urbanisation du bord de mer. À la limite de la banlieue, on découvre des endroits désertiques avec des petits pavillons et des espaces restreints.

Aux frontières de New York, le bord de mer s’appréhende par les parkings et les constructions qui abîment le paysage : « Il n’y a pas de loi sur le littoral. Beaucoup d’endroits sont privatisés et urbanisés. Une différence fondamentale avec notre rapport à la façade maritime et un littoral protégé.» Armée de son objectif, Mathilde Delahaye livre, dans son exposition, sa vision personnelle de New York, son regard sur ce rivage new-yorkais déserté et ignoré.

  • Infos pratiques :
    Jusqu’au 1er février, au carré du THV, place de l’Hôtel de ville, au Havre
    Du mardi au samedi de 12h45 à 18h30, le mercredi de 9h30 à 11h30

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