Quantcast
Channel: Normandie-actu
Viewing all articles
Browse latest Browse all 97

Les photos de smartphone ont aussi leur expo : « Clic Hipsta Clac ! », à Caen

$
0
0

Rendez-vous jusqu'au 28 février 2017, dans la salle di Scriptorium, à l'Hôtel-de-Ville de Caen (Calavdos), pour découvrir l'exposition Clic Hipsta Clac ! (Photo : Mathieu Girard)
Rendez-vous jusqu'au 28 février 2017, dans la salle du Scriptorium, à l'Hôtel-de-Ville de Caen (Calavdos), pour découvrir l'exposition Clic Hipsta Clac ! (Photo : Mathieu Girard)

Jusqu’au mardi 28 février 2017, l’exposition Clic Hipsta Clac ! s’affiche dans la salle du Scriptorium, à l’Hôtel-de-Ville de Caen (Calvados). Cet événement unique en France est entièrement dédié aux photographies « iphoniques », c’est-à-dire prises à l’aide d’un smartphone. Vous pouvez y découvrir les œuvres de professionnels, mais aussi 900 clichés réalisés par près de 200 amateurs. Rencontre avec le photographe Daniel Gautier, membre de l’association Surface Sans Cible, qui est à l’origine de cette initiative originale.

Esprit du Polaroïd, es-tu là ?

Normandie-actu : Comment est née l’association Surface Sans Cible et quelles sont ses activités ?
Daniel Gautier :
Elle avait été créée en 1984, par Bernard Caillaud, qui était photographe, professeur à la Sorbonne et scientifique. Mais les années ont passé, et après la disparition de son fondateur, Surface Sans Cible était tombée en désuétude. En 2012, elle a été remise au goût du jour par l’un de ses élèves, Linaupe Carter. Il s’est entouré de quelques amis et a relancé l’association qui a pour objectif le développement de la photo expérimentale, c’est à dire la plus créative possible. Elle s’appuie aujourd’hui sur une quinzaine de membres, qui exercent dans des courants très divers, mais toujours en étant à la recherche d’une certaine originalité. Bref, les petites fleurs et les paysages, ce n’est pas trop notre truc ! (Rires)

Cette originalité, on la retrouve dans Clic Hipsta Clac !, une exposition consacrée aux photos « iphoniques ». Comment vous est venue cette idée ?
En 2016, une petite partie de notre exposition annuelle était dédiée aux photos de smartphone, avec notamment des prises de vue réalisées par Nikos Aliagas, l’animateur de l’émission de TF1, The Voice. Mais elle s’appuyait essentiellement sur le travail des membres de Surface Sans Cible. À cette époque, Linaupe Carter pensait déjà depuis trois ans à créer un événement entièrement consacré aux photos de smartphone. Il avait senti l’impact de ce phénomène mondial. Aujourd’hui, sans même parler des selfies, il y a des millions de photos prises tous les jours. Et c’est d’une simplicité déconcertante : on a l’objet avec nous et on peut échanger nos photos immédiatement, un peu comme on le faisait avec les Polaroïd avant ; c’est le même état d’esprit.

1 500 photos, dont 900 réalisées par 190 amateurs

Nikos Aliagas participe-t-il à cette nouvelle exposition ?  
L’an passé, il avait souhaité nous prêter une de ses photos. Cette année, il n’avait pas le temps de s’impliquer à nouveau, parce qu’il expose en même temps, mais il a eu la gentillesse de nous confier la même image. Il a tweeté pour nous aider à promouvoir l’exposition, et nous l’avons invité au finissage du 26 février 2017, mais il y a peu de chance qu’il vienne y faire un tour, car il est vraiment débordé. Par contre, nous aurons le plaisir d’accueillir le chanteur de Pow woW, le Normand Alain Chennevière, qui est un excellent photographe. Sans oublier le journaliste et chroniqueur Patrice Gascoin, et le réalisateur de documentaires, Dominique Adt.

Les célébrités, c’est un plus, mais ce qui fait le succès de cette expo est la participation du grand public…
Oui. Nous exposons plus de 1 500 photographies, dont 900 ont été réalisées par 190 amateurs. Dès que Linaupe Carter a eu l’idée de cette expo, il a souhaité que le public puisse s’impliquer et soit actif. Nous étions tous curieux de voir ce que nous allions recevoir et nous avons été très agréablement surpris. Rien n’était à jeter ! Et la scénographie d’Olivier Lagnel, avec ces bandes verticales de cinq photos, les met bien en valeur.

Une belle recherche de composition

Qu’est-ce qui fait une bonne photo « iphonique » ?
Aujourd’hui, les images circulent tellement via les réseaux, que les photographes amateurs ne font plus n’importe quoi. Ils veillent à leur cadrage et leur lumière, et il y a vraiment une belle recherche de composition. Et ça ne peut que s’améliorer, car je suis sûr que de nombreuses personnes vont avoir des idées après avoir vu cette expo.

Est-ce que la qualité de matériel compte ou l’essentiel est d’avoir un bon œil ?
Ce n’est pas pour rien que le marché des petits appareils photo numériques est en chute libre. Sony vient de sortir un téléphone avec un objectif de 22 millions de pixels ! Mais on a été étonné de voir que beaucoup de photos avaient un style vintage, rétro, avec du vignettage, des couleurs sépia… Donc si le matériel compte un peu, il ne fait pas tout non plus. Avoir un smartphone dernier cri ne change pas grand chose.

Le smartphone, un autre état d’esprit

La photo est l’art de saisir l’instant. C’est d’autant plus vrai avec un smartphone ?
Complètement. C’est le reportage, un moment qui ne reproduira jamais, c’est tout le contraire de la photo posée. C’est le prolongement de l’œil, tout simplement. Après, on ne va pas forcément en faire des tirages d’1m sur 1m, car c’est un autre état d’esprit. Moi, par exemple, au départ, j’utilisais mon smartphone comme une sorte de bloc-notes. Puis, petit à petit, je me suis rendu compte que c’est un outil génial et à part entière.

C’est un outil qui permet aussi de se confronter au public quasi instantanément…
Absolument. Le phénomène planétaire du smartphone a un impact extraordinaire sur la circulation des images. Aujourd’hui, grâce aux nombreuses applications disponibles, on fait des photos qu’on n’aurait jamais pu faire autrement. Par exemple, être à contre-jour n’est plus forcément un problème, cela peut même être miraculeux. Il y a un côté aléatoire et surprise. Parfois, je fais des trucs avec mon téléphone que je n’avais pas du tout l’intention de faire mais qui sont quand même intéressants.

Allez-vous renouveler l’exposition Clic Hipsta Clac ! en 2018 ?
C’est difficile à dire. Notre directeur artistique, Linaupe Carter, a déjà une autre idée pour 2018. Mais peut-être que nous remettrons ça dans deux ans. Ce qui est sûr, c’est qu’on aimerait que cette exposition circule ailleurs en France. Toujours en s’appuyant sur les photos de membres de Surface Sans Cible et en lançant un appel au grand public dans les villes qui voudront bien nous accueillir.

Infos pratiques :
Exposition Clic Hipsta Clac !, jusqu’au 28 février 2017, dans la salle du Scriptorium, à l’Hôtel-de-Ville de Caen (Calvados).
Du lundi au jeudi, de 8h30 à 17h30 ; le vendredi, de 8h30 à 16h30 ; le samedi, de 9h30 à 12h30, et de 14h30 à 17h ; et le dimanche, de 9h45 à 12h45, et de 14h15 à 17h30.
Entrée libre et gratuite. Adhésion à Surface Sans Cible : 10 euros par an.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 97

Latest Images





Latest Images