Armes de guerre, corps étendus, civils dans la peur… Des réalités qu’il nous est parfois difficile à concevoir. Pourtant, certains conflits ne sont pas si loin de nous. C’est ce que montrent les participants au Prix Bayeux-Calvados, lors de cette 22e édition du festival, du 5 au 11 octobre 2015, notamment dans les deux expositions consacrées à la Syrie.
Expositions, projections et rencontres sont au programme, un peu partout en ville (au mémorial des reporters, au cinéma Le Méliès, à l’espace St-Patrice…etc).
À l’issue du festival, un jury, présidé par la reporter Carlotta Gall, composé d’une quarantaine de journalistes internationaux, devra départager les 55 reportages en lice. Il se réunira pendant deux jours, les vendredi 9 et samedi 10 octobre 2015
Expositions en accès libre
Pas moins de sept expositions de photos et courts-métrages sont à découvrir. De la France avec la fresque en hommage aux victimes des attentats du 7 janvier et l’exposition « Quelque part en France. L’été 44 de John G. Morris », en passant par le Pakistan et l’Irak avec « Quand le ciel est bleu » et les courts-métrages de l’exposition « Shoot the war. Regards d’Irakiens sur la guerre » mais aussi en « Ukraine d’Ouest en Est », au Moyen-Orient avec « Discordia » et en Syrie avec « De Mossoul à Rakka », c’est un véritable tour des conflits de ces derniers mois.
Six des sept expositions sont gratuites. Seule l’exposition des photographies prises par John G. Morris pour le magazine américain Life est payante, entre 5,50 et 7 euros. Raison de plus pour s’informer et se souvenir qu’au-delà des jolies côtes normandes, il y a un monde qui subit la guerre, les conflits.
La Syrie au cœur de Bayeux
Deux expositions mettent en lumière la triste situation que connait la Syrie depuis 2011. Entre l’armée du dictateur Bachar El-Assad et les terroristes de l’État islamique, les syriens ne savent où aller. C’est un peuple décimé qui est couché sur papier glacé dans l’exposition collective « De Mossoul à Rakka ». Les photographes de l’AFP Yassin Akgul et Bulent Kilic, Youssef Boudlal de l’agence Reuters, Christian Werner de Laïf ou encore les deux photoreporters freelance Laurence Geai et Ayman Oghanna ont souhaité délivrer cette part de quotidien, celle de ces milliers de Syriens dont l’ordinaire rime avec bombes, destructions, enlèvements et fusillades constantes. L’affichage en extérieur dans la ville de Bayeux résonne comme un ordre d’enlever les œillères au monde qui est le nôtre.
L’exposition « Discordia » a emmené son photographe, Moises Saman, en Tunisie, Libye, Irak, Liban et Syrie pour un voyage long de quatre années. Pour l’agence Magnum, il dévoile un livre en trois étapes : l’avant révolution, le déroulement des conflits et l’après. Pendant ces années de travail, il a vécu au plus près des conflits, il a partagé les mêmes frayeurs, les mêmes joies quand le conflit s’est achevé en Tunisie par exemple mais aussi les mêmes déceptions et peines comme avec la Syrie et la situation qui s’enlise. Exposées dans la chapelle qui abrite la tapisserie de Bayeux, les photographies prennent un air cérémonieux.
- Infos pratiques :
Prix Bayeux-Calvados, du 5 au 11 octobre 2015, à Bayeux (Calvados)
Expositions gratuites
« De Mossoul à Rakka » visible tous les jours dans les lieux publics de Bayeux
« Discordia » visible tous les jours de 10h à 12h30 et 14h à 18h à la chapelle de Bayeux
Retrouvez le programme du festival qui se terminera dimanche :
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